
Né dans les années 60 au Tibet dans la région du Kham, Khenpo Karma Chochok devint moine à l’âge de vingt ans. Il quitta ensuite le Tibet pour étudier au Népal, puis à l’Institut Nalanda de Rumtek au Sikkim en Inde, où il obtint le titre de Khenpo (titre qui indique un haut niveau de connaissance). Il a enseigné la philosophie selon l’enseignement du Bouddha et la langue tibétaine au Karmapa International Buddhist Institute de New Delhi et dans plusieurs pays européens, accomplissant par ailleurs de nombreuses retraites.
Khenpo Chochok est reconnu pour son ouverture, sa détente, sa simplicité et l’importance qu’il attache au dialogue pour transmettre une compréhension juste et profonde de la Voie du Bouddha.
Le CEBTLyon est très honoré et c’est avec un très grand plaisir que nous accueillerons Khenpo Chochock pour trois soirées d’enseignement (les 19, 20 et 21 mai 2025) sur le thème des huit dharmas mondains.
Ces huit préoccupations suscitent du plaisir ou du déplaisir envers ce qui apparaît respectivement comme un bénéfice ou un dommage :
1. རྙེད་པ། lābha/ Le gain.
2. མ་རྙེད་པ། alābha/ La perte.
3. སྙན་པ། yaśa/ La bonne réputation, les sons agréables, les paroles plaisantes.
4. མི་སྙན་པ། ayaśa/ La mauvaise réputation, les sons désagréables, les paroles déplaisantes.
5. བསྟོད་པ། praśaṁsā/ Les louanges.
6. སྨད་པ། nindā/ Les critiques.
7. བདེ་བ། sukha/ Le bonheur.
8. མི་བདེ་བ། duḥkha / La souffrance.
Et La Libération suprême entre nos mains les évoque en ces termes :
« Pour pratiquer le dharma, nous devons premièrement abandonner tout attachement à cette vie. Mais cela ne signifie pas que nous devrions devenir des mendiants, car même les mendiants qui errent ici et là n’ont pas abandonné l’attachement à cette vie. En fait, ce que nous devons réellement abandonner, ce sont les huit principes mondains.
Tout effort entaché par les huit principes mondains ne peut relever du dharma. Par exemple, Näljorpa Chaktri Chok demanda à Atiśa : » Dois-je méditer, enseigner ou alternativement méditer et enseigner ? » Mais il lui fut répondu qu’aucune de ces activités n’était bénéfique. Et lorsqu’il demanda à quelle sorte de pratique il devait s’adonner, Atisha répliqua : » Renonce à la vie mondaine ! «
Geshe Tölungpa dit également à un autre pratiquant : » Frère, il est en effet vertueux de pratiquer la générosité, mais il serait encore mieux de pratiquer le dharma. » Tous ces exemples illustrent bien le sens de l’expression » dharma et principes mondains sont diamétralement opposés. »
Potawa fit des remarques similaires, telles que : » On ne peut coudre avec une aiguille à deux pointes « .À moins de bien réfléchir à la mort, nous ne pourrons vaincre notre attachement à cette vie. Et si nous manquons de faire cela, nous nous sentirons satisfaits à chaque fois que nous obtiendrons un avantage matériel et mécontents lorsque nous n’obtiendrons rien. Nous réagirons également de manière inappropriée face au plaisir et à la douleur, face à la renommée et à la mauvaise réputation, et face à la louange et à la critique, tout ceci prouvant que nous sommes sous l’emprise des huit principes mondains. »
L’antidote aux huit principes mondains est ainsi la méditation portant sur la mort et l’impermanence, par exemple à travers neuf points ou à travers le processus même de la mort.
Source Dharmapédia